Semaine 1
J'ai pris le train avec ce que je redoutais le plus. Un mec de banlieue lyonnaise en costume gris et chemise mauve pâle. Un mec qui parle fort, le bourru de fin d'agglomération avec les grands parents sur le tracteur "qui a pas mis les pieds chez le toubib depuis 2001". Il a dégainé son briquet Zippo sur la voie E vers 7h14 pour jouer avec le clapet frénétiquement. Les RH sont décédées.
C'est là que j'ai compris mon sort, mes journées, mes semaines avec un mec qui sortirait de n'importe où pour me filer une claque sur l'épaule ou tousser dans mon café. J'aurai rapidement un surnom aussi lourd que son énorme gourmette en argent avec prénom tourné vers l'interlocuteur.
Nous avons été rejoins vers Paris par une pute brune parfaitement frangée comme un vieux souvenir de film érotique dominical. Elle est sortie de son taxi avec de hauts talons noirs laqués pour moins de 50 euros et un trench gris Zara. Sa grosse bouche était de toute façon suffisante pour combler les fautes de goûts qui suivraient dans la semaine écoulée. Le mec au Zippo se dira célibataire à son premier contact. J'oublie donc la petite blonde qui l'emmena à la gare quelques heures avant et pire, les 7 ans qui semblaient réunir ces deux minables vies.
Sur place, perdus dans une ZI vers Paris, nous serons 10 officiels, plus 40 jeunes bâtards mal payés comme ma pute et le mec au Zippo. Ils auront des Opel astra quand je choisirai dans quelques mois, Bmw, Mercedes ou Audi. J'ai donné mon Zippo il y a longtemps.
Pour autant, je reste déçu du choix des candidates, la seule correcte à forte poitrine ayant semble-t-il, sous la pression subtile de pantalons noirs en strech, gros cul et jambes peau d'oranger.
Le stress aide pourtant le rapprochement et les fins de soirées dans quelques chambres commencent à se multiplier. Je suis épuisé avant de repartir.
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