mardi, septembre 05, 2006

Partout, même là bas

La rentrée est terminée. J'ai encore 29 ans, mais les jours se rapprochent.

Depuis quelques temps, je bois sans oublier. Des détails, des acras de chairs, des regards, des courbes, tout reste au matin, pire, tout reste le soir même.
Etre là dans l'instant, parfaitement réel. Une première fin.

Je ne baiserai sans doute plus de filles moches.
Je baiserai sans doute moins.

En Espagne 4 rencontres, dont deux payantes.
Se retrouver là, au club Coktail, entouré de putes étrangères. Là, malgré des records d'abus, il est 4h. Une fille s'approche. Moi je suis seul, sans ami, il dort à l'hôtel.

Assis dans le presque noir, dans le presque intense. Il était une fois dans le Nord de Bénidorm.
Ici tout est clair pourtant, ici, un ukrainien me tend un papier, une grille et des cases, des prénoms de filles, des boissons. Nous sommes tous des croix.

La première est Samia, marocaine, parlant poco français. 70 euros. 30mn. Aussi froide que ces chiffres.

la seconde Lucia, russe, parlant mal espagnol et anglais. Elle mime en plaisantant.
Ici la langue est universelle. La chambre est petite, elle y vit.
Sa gorge est belle, profonde. Ici on échange du procédé, on rencontre les mondes. Sa peau est douce malgré mes euros sur la table de nuit.

Elle me regarde de face comme de dos, blonde à longues couettes. Faites pour moi et eux.
Je suis sur internet, mon gonzo à moi.

Ici, embrasser est pornographique,alors on jouit sur des visages ou entre des seins.

Je reste 1h30 au lieu de 30mn parce que je suis jeune et sympa. J'ai encore 29 ans.
Nous descendons de la chambre main dans la main. Rien n'a de sens ici. Elle se serre contre moi, c'est bon. Mais se serre trop fort, c'est une pute qui raccompagne son client.
Yuri hoche la tête, et commande ma voiture.

A la porte avec l'ukrainien, nous parlerons le temps d'une arrivée de Taxi.
La solitude abyssale qui suit équivaut à 15 minutes de trajet entre le nord et le centre de Benidorm, la tête collée à la vitre d'une Passat Break noire, quelques arbres et des tours, qui filent avec moi.

Pourquoi sourire à ce moment précis. Je ne sais plus. On ne pense plus à cette heure.
Le chauffeur écoute Ella fitzgerald, Summer time. J'ai encore 29 ans.