samedi, septembre 16, 2006

Deux actes

Ici du blanc, ici du noir. Là, tout est étrangement gris, taché, difforme. Complexe.
Une regurgitation paresseuse vers 4h45. Un samedi fatigué.

Avec tristesse, constater que l'absence de desinhibition rend les soirées contrôlables, et donc ennuyeuses. Avant minuit, les gestes calculés, les paroles maitrisées. Toute une communication et son système. Les gens mangent, échangent et se plaisent dans la retenue.
Le regroupement s'organise autour de sujets classiques ou se mélangent actualités, travail, anecdotes, nouvelles de fréquentations communes.
Certains cherchent même à être sincères, pire, à s'intéresser aux autres dans le simple but de partager.

Le moment est long, principalement alimentaire et les stimulations basiques, d'ordre visuel. Celui à ma gauche veut pourtant simplement baiser celle d'en face, sans rituel. Elle donne longtemps l'impression de ne pas s'en rendre compte. Elle a plus de 25 ans.

La seconde partie de la soirée dévoile les bas instincts.
Il faut donc de l'artificiel pour accoucher sans douleur d'un réel qui couvait, là.

On oublie les cv, les responsabilités, et le mouvement entre en scène. Une nature envahissante.
Quand l'artifice ordonne le réel, quand l'éthylisme reprend le jeu en main, les regards se dilatent enfin, on se frôle. Sous la musique une main contre ma bite. Des doigts boudinés aux phalanges larges. Les dos se tournent aussi vite qu'ils se font face.

La bride, pudeur d'un hymen social est enfin déchirée, restent des mammifères.

Encore un peu et les odeurs de corps englués envahissent cette animalerie; les gens en cages dorées sont déjà rentrés chez eux. Le sentiment de liberté explose avec l'absence de repères. La vulgarité remplace l'ennui maitrisé, des langues un peu partout autour, moites et avides de reconnaissance.

Je rentre sain et sauf, décidément passionné de beauté intérieure.