lundi, juin 26, 2006

The Island

Je n'y suis pour rien, je n'ai rien fait, je ne l'ai même pas regardé.

Ce n'est pas sans une certaine émotion que j'ai rencontré aujourd'hui mon clône comportemental du sexe opposé.
Victime d'une sensation irréelle, rare : se faire draguer avec ses propres mots, son petit manège à soit, cette frivolité qu'on pense si unique, et puis non.

14h30, au sud de Lyon.
Dans l'attente d'un rendez vous, Alexia, laboratoire M, vient se présenter.

Alexia est une brune au carré légèrement ébouriffé vétue d'un jean tirant vers le marron, ajustée par un profond décolleté marronâtre. Ses seins ont une assise solide, fermements sanglés dans un soutien gorge de bonne facture.
Alexia est un être marron, bronzé depuis ses babouches à petits talons jusqu'à ses bras minces qu'elle qualifiera dans les minutes suivantes de peu musclés.

Rapidement, je me laisse aller à sa conversation, qu'elle engage, manipule, manoeuvre à souhait.

En 20mn, elle s'arrange pour me proposer de la rappeller, sur un sujet professionnel, dans quelques jours.
Elle me dit : "On pourrait déjeuner ensemble la semaine prochaine", tandis que je suis en plein accident vasculaire.

Et là, dans la foulée, elle sort une carte, sa carte ! Mon jeu à moi.
Je reste muet.
Parler me ferait baigayer. Je souris timidement, je suis perdu.
Je ne sais même pas encore si j'ai envie de la revoir, de l'inviter, de la baiser.
J'ai été lent, me voilà soumis.

J'ai été ces filles à qui j'ai tendu ma carte et que je n'ai jamais baisées.
Ne pas confondre, charme et manipulation, désir et talent. Graver ce jour quelque part.