Toutes les filles s'appellent Sandrine
Quelque chose couvait depuis trop longtemps en moi.
Chaude, froide, d'une tiédeur humide parfois, cette sensation parasite : un fin et d'innombrables moyens.
Cette putain d'envie qui demande éclosion, sous pression permanente.
Une tectonique sexuelle qui frotte les pulsions entre elles. La brèche était blonde.
Rien n'arretera plus ce terrorisme relationnel.
11h30. St Egrève. Franchir un seuil de porte.
J'ai d'abord vu ses yeux bleus comme une flamme, incandescents, sauvages.
Elle est blonde, les cheveux méchés plutot courts, le front flanqué d'une large mèche asymétrique mitigeant une vision tantot libertine salope, ou salope libertine.
Une chemise cintrée blanche, un décolleté honnêtement affirmé, la taille mince et une french
manucure récente. Elle pourrait être coiffeuse ou esthéticienne.
Elle s'appelle Sandrine, encore.
10mn de banalités. Elle sort du cabinet médical, s'en va. Je la rattrape une carte en main, parce
que j'ai une carte maintenant. La confiance en soit : une invitation qui ne laisse pas le choix. Une invitation est une certitude. Le reste ne compte pas. Ne pas imaginer un non. Elle accepte.
Je retrouve Sandrine sur une terrasse ombragée. Sandrine hurle en parlant et crache fortement
ses mots, ici et là on nous dévisage pendant qu'elle mange avec entrain. Aucun problème.
Elle est simplement jolie à en être baisée, rien de plus.
Malgré de nombreuses perches tendues, la conversation reste un échange de premiere personne du singulier et elle enchaine les "Je" avec la morosité commune aux célibataires. Probablement seule, Sandrine.
Elle déménage de Lyon à Grenoble et cherche un appartement.
"Mon quartier est agréable".
Une phrase directe, courte, concrète. J'ai 29 ans. Elle en a au moins autant.
Elle sourit d'un oeil, cligne de l'autre, incline sa tete, le tout dans une seconde marquant compréhension complice.
Nous serons difficilement amis.
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