mardi, juin 20, 2006

Courage, baisons.

Je croise Delphine, devenue blonde, elle semble avoir 5 ans de plus.

Le temps, accablement de la condition féminine.
La femme profite d'un pouvoir immense, intense mais cruellement éphémère. Sa beauté est à composante essentiellement physique quand l'homme potentialise son corps par un attrait social non négligeable.

Un pouvoir féminin, une perte, dont le déclin commence à 30 ans; triste possession.
Si l'atout physique peut, l'espace d'une illusion nocturne, revivre par un attirail cosméto-vestimentaire de plus en plus subtil, les matins ravageront sans cesse la chimère nocturne.

Cette condition si puissante pendant leur jeunesse : mettre à genoux une facile majorité de mâles et leur cerveau primaire, restera une vie durant une recherche permanente comme une fuite de tissus : quand le derme marque les expériences vécues, la queue se faufile et file.

La femme d'occasion devient alors une expérience, un fantasme quelconque, basique,destinée à une paupérisation certaine.
Un constat violent, arbitraire, celui d'un jeu perdu d'avance et dont les règles sont hélas souvent dévoilées après la trentaine; dans une terreur certaine pour celles qui ont cru voir un prince dès l'adolescence et qui déboulent tardivement en célibataire sur un marché révolu.

Delphine, toute de vert vétue, talonnée et blondie, touche du doigt les débuts d'un combat éternel. Son image est sa lutte.
Bientot, les maçons siffleront moins sur son passage, l'ouvrier du batiment, un baromètre à égo, un ennemi improbable.
Baisons.