mardi, juin 20, 2006

Bon appétit bien sur

Un déjeuner avec une collègue comme une longue pénitence, un piège involontaire que cette collègue directe, se voir pour travailler, devant une Pizza Paï.

Voilà une fille d'une banalité sans nom, pas vraiment moche, un peu blonde, presque mince; voilà une fille dotée d'une voix au timbre instable, particulièrement désagréable.
Elle mange aussi lentement que la serveuse nous sert, alors je plonge des yeux vers les autres tables, là ou le temps semble s'écouler normalement.

La banalité physique, c'est l'habitude visuelle, ces corps qu'on ne voit même plus, un horodateur dans la rue, rien ne choque, rien n'attire: elle termine sa pizza.
La conversation s'éteint au bout de 30mn, dès lors desserts et cafés se feront par bruitages, ici une cuillère raclant une tâche de chocolat dans l'assiette, là, un verre d'eau se remplit en pétillant.

Cette femme se fait pourtant baiser, elle a deux enfants, une maison en banlieue, un Renault Scénic, et une paire de lunettes de vue Ralph Lauren. Son pantalon noir informe provient de La City, son mari a une Mégane break bleue comme la police.
Desesperate Housewife, version isère. Bon appétit.