Souviens toi l'été dernier
Etrangement, en plein hypermarché, je me souvenais d'un livre de Daniel Pennac, "au bonheur des ogres". Je l'avais acheté juste avant de baiser Laetitia l'été dernier.
Elle qui avait lu et relu cet auteur, il fallait bien que je m'y intéresse.
Daniel Pennac par ci, par là, je m'y étais senti obligé subtilement, avec en filigrane une pensée : si tu aimes, je te serais fidèle et nous irons ensemble main dans la main sous un coucher de soleil orangé cueillir des moules et moudre l'ivraie.
Je comprenais au fil des pages que nous étions dès le départ sur deux orbites divergentes.
Alors pour la première fois de ma vie, j'affrontais la rupture en tant qu'acteur courageux.
Terrasse de café ensoleillée. j'installe la potence "il faut que je te parle", elle boit une profonde gorgée de menthe à l'eau. J'essaie un sourire. Elle me laisse parler, je n'ai rien à dire.
Je ne sais pas vraiment pourquoi je veux arreter; des détails simplement, toujours...
J'ai détesté ton livre, tu as mis tes pieds nus dès notre premiere rencontre sur le tableau de bord de ma Mini Cooper S, ta chatte était à la mode dans les playboys de 1970 à 1974, tu as un rire génant en public, je n'aime pas ces fringues que tu fais toi même...
Je ne pouvais pas dire ça, je ne pouvais pas dire la vérité, lui dire que finalement, il aurait été plus simple d'avouer pourquoi j'étais avec elle: ses magnifiques seins et absolument rien d'autre. Etre avec elle pour etre en elle, banalement.
Elle a pleuré, on m'a pris pour un monstre, elle se retenait de m'envoyer son verre au visage ou pire sur ma chemise Armani blanche.
Depuis ce jour je me suis juré d'etre comme avant, un mec normalement lache qui appelle un peu moins et qui devient de plus en plus indisponible.
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