Joan
10h ce matin, dans le froid et la brume matinale, au travers d'un épais rideau de pluie, un cul s'est dessiné; il était penché dans un coffre de voiture. Son nom : Joan.
Joan est une collègue qui porte bien le jean moulant. Elle ne ressemble absolument pas aux clichés classiques de ces femmes qui m'entourent dans mon quotidien, c'est une dure.
Marquée par la vie, de larges cernes sous les yeux oubliées d'etre camouflées, Joan affiche la couleur rapidement, elle est seule, sans enfant et habite dans une petite bourgade de lointaine banlieue à loyers modérés.
Une petite cicatrice au coin de l'oeil, un coté garçon manqué, une voix dénuée de toute sensualité, elle a choisi volontairement de laisser la féminité aux autres, mais comme elles, a ses propres besoins sexuels.
Joan est directe : "viens avec moi dehors fumer une cloppe"
Je résiste avec un franc : "non, pas tout de suite, vas y je te rejoins". Le combat est lancé.
Le titre : Qui baise qui ?
Effectivement pour réussir une incursion dans son lit, il faut du physique, du caractère, une bonne dose de conflit ouvert et oublier la gentillesse.
Joan sait certainement changer un pneu plus rapidement que beaucoup de mecs. Don't panic.
Dans un lit, ce genre de fille est une sensation mémorable, résolument anti gestes tendres, c'est souvent "au fond de sa gorge" la réponse à la question "ou est passée ma queue?".
Surtout ne pas penser bougies, diner romantique, musique douce.
Là, il faut inviter et rapidement baiser, le temps est une porte qui se referme.
Ne jamais se poser de questions, être un primate dénué de politesse, faire ce qu'on veut du corps d'en face sans controler ses gestes. Et ce corps est tendu, musclé, partiellement délicat, exagérément déchainé. Le tabou n'existe pas.
Elle ne devrait dailleurs rien avoir contre un premier rapport en extérieur, cette fille vit à coup de spontanéité, d'impulsivité. Elle parlera donc sans doute rapidement au lit, possibles insultes ou morceaux choisis de vocabulaire pornographique.
En fin de compte, il y a en elle le charme d'un voyage à peu de frais, un dépaysement relationnel instantané, un dégrif'tour sexuel de banlieue.
En bavardant ce matin, je pensais à ma premiere sodomie réalisée dans une allée jouxtant un pub; ce n'est pas sans une certaine fierté et un brin de malice que j'allais demander le code de la porte au patron du bar.
Etre romantique à 20 ans, je vois encore mal l'intéret de la chose.
Nous avions poursuivi dans une chambre de l'Hotel de L'Europe, vers 3h du matin. Je n'ai jamais été autant insulté dans ma vie qu'une nuit entière avec cette fille.
Une fille ne m'a jamais autant demandé de la traiter de salope.
Il y a quelque chose de délectable dans l'exégèse orale de certaines vérités.
Sexe rime parfois avec violence, avec profonds coup de reins donnés à une inconnue; là, sexe rime avec inoubliable. Souvent, le regard est perçant, il dénude sans mutiner, il viole une pupille pour transpercer les non dits et les valeurs d'usage, il est une ligne droite qui ne s'arretera qu'une fois empalé sur un membre dressé.
Joan est l'antithèse de Candy, sans astuce, sans espièglerie, c'est ça son pays.
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