mercredi, novembre 23, 2005

Pathologie : célibataire

Il y a deux types de femmes : les libres, et celles qui ne le sont pas encore.

Chacune d'elle éprouve un besoin commun : faire état de son statut le plus rapidement possible dans une conversation avec un inconnu ou un collègue.
La normalité doit etre revendiquée, l'anormalité, combattue quotidiennement.
Après quelques banalités échangées en début de conversation, souvent de type météorologique, puis de politesse sur nos entreprises mutuelles, il en va de leur honneur et un certain coté vital de faire passer le message suivant :
Il y a un "do not disturb" rouge façon chambre d'hôtel à l'entrée de mon vagin, ou, "veuillez faire la chambre svp". La réussite et l'échec.

Dans le cas d'une fille en couple, le code rarement subtil, sert d'une part à afficher la normalité sociale de femme mariée, et d'autre part à éviter tout quiproquo qui entrainerait à l'inviter boire un verre ou échanger nos numéros de téléphones, l'homme seul engageant conversation étant la plupart du temps assimilé à un prédateur potentiel.

On entend dans le second cas :"oui parce que moi j'ai pas de copain", "le week end je fais pas grand chose comme toutes mes copines sont prises", "comme je suis seule dans mon appart depuis peu".

Le message doit etre concis mais précis, facilement assimilable et appuyé par un regard franc.
La femme célibataire n'emploie jamais ce mot qui s'assimile à une maladie de plus en plus grave au fur et à mesure que l'on s'approche, et que l'on s'éloigne des 30 ans.

Estelle, labo M, croisée 25mn il y a 2 semaines, (assez pour exprimer compulsivement sa solitude) m'appelle au déjeuner, j'ai beaucoup aimé sa phrase.
"Je me disais que peut etre, si tu en avais envie, tu pourrais m'appeller un jour pendant la semaine pour qu'on déjeune ensemble". Remarquable.
Elle a une poitrine inversement proportionnelle à la profondeur béante de ses décoletés, ce qui a pour effet général de casser tout effet érotique. Elle s'inspire également de vidéos clips du début des années 80 pour son maquillage et a le mérite de réussir à stocker une quantité impressionnante de mascara sur le coin extérieur de ses paupières, dont l'objectif premier devait etre sans doute d'étirer le regard et non d'avoir l'air d'une prostituée de 65 ans.

Sa grande qualité est de privilégier les jeans très tendances et d'avoir un cul qui s'y moule parfaitement, sorte d'hypnose paroxystique primaire qui étire le temps toujours trop court du regard qu'on lui porte.

C'est bientot Noël, voilà peut etre une idée de cadeau.