mardi, septembre 16, 2008

Un petit monde

"En fait je ne te comprends pas", "sentiment de frustration", "tu me manques", "on peut dejeuner ensemble ?", "ça te ferait plaisir que je te rejoigne ?", "j'aimerais qu'on en profite encore"

La brune à frange enchaine les refrains et les sms plusieurs fois par jour dès qu'elle quitte son domicile conjugal et je réponds très peu face à ce magnifique cas d'école post trentenaire.

La fierté n'est plus dans la balance aujourd'hui, c'était bon quand son corps fermement sexy représentait la tentation permanente, avant le conjoint, l'enfant, la possession, la jalousie, et l'enfermement dans une villa sans prétention de la banlieue grenobloise. C'était avant la Free box, le crédit du Scénic, la nounou de 7h30, les week end en belle famille et ce refrain de "it's a small world" imprégné à jamais pendant le séjour de trop à Disneyland. Avant la première mort, celle du choix multiple.

Aujourd'hui, la fierté est à la merci du premier connard venu à la parole facile. L'intéret dans la minauderie n'existe plus pour rassasier l'orgueil, c'est bien seulement l'acte qu'on juge désormais. La brune à frange n'a d'avenir que dans la transgression, et j'ai les cartes en main, le jeu, le tapis et la mise.
Je lui envie cette intense dépendance, petit animal inconscient au coeur qui bat, prêt à chavirer et se laisser aller, à donner en fuyant son quotidien, sans comprendre celui des autres.
Elle n'est pas seule dans ce cas.