lundi, juillet 23, 2007

Un pied dans la nuit

5h30.

Assis contre un arbre quelque part Cours Jean Jaurès. Les photos comme le reste, sont partiellement floues, l'insupportable mal de tête n'attendra pas le premier réveil.

J'ai perdu les prénoms de ces filles, seules quelques unes de leurs phrases raisonnent au dessus de gros seins tombant déjà malmenés par du tétage de nourrissons, mais suffisamment attirants pour faire durer la soirée.
J'avais oublié l'ambiance piste de dance, oublié que la lumière noire existait encore dans certains coins, qu'il y avait des miroirs pour observer les manèges de solitude, qu'une fin de soirée là dedans était toujours grouillante de désespoirs statiques.
Il y a simplement plus de polymusclés qu'avant, plus de mèches chatains aux blondes et moins de temps avant l'ennui. Je prends un Perrier pour éviter de vomir dans la demie heure.

Quand il suffit de quelques regards et deux trois mots hasardeux pour sauter la génération précédente dans la salle du dessous, ou l'on semble s'amuser, ici la trentenaire questionne en largeur, s'intéresse, n'hésite pas à tester déjà au premier verre, les motivations, problèmes et ambitions du prétendant accoudé. On me demande depuis combien de temps je suis seul en tripotant mon bras et pourquoi, en effleurant ma main.

On boit du principe de causalité en admirant l'innocuité comportementale, un safari à 20 euros.
Le succès est facile dans ce bain de naiveté, la brune demande mon numéro mais "pour boire un café". Sa copine me propose le sien discrètement pour son retour de vacances.
Toutes m'ont pensé honnête et différent, fières d'annoncer qu'elles tombent enfin sur un mec bien. Leur classe est populaire. Du bon usage du discours et de son adaptation.
Toutes étaient globalement moches.

Je n'aime pas être planifié, je n'aime définitivement plus rencontrer des trentenaires.