jeudi, décembre 29, 2005

Michel Houellebecq

"Lorque la sexualité disparait, c'est le corps de l'autre qui apparait, dans sa présence vaguement hostile; ce sont les bruits, les mouvements, les odeurs; et la présence même de ce corps qu'on ne peut plus toucher, ni sanctifier par le contact, devient peu à peu une gêne; tout cela malheureusement est connu.
La disparition de la tendresse suit toujours de près celle de l'érotisme. Il n'y a pas de relation épurée, d'union supérieure des âmes, ni quoi que ce soit qui puisse y ressembler, ou même l'évoquer sur un mode allusif. Quand l'amour physique disparait, tout disparait; un agacement morne, sans profondeur, vient remplir la succession des jours. Et sur l'amour physique je ne me fais guère d'illusion. Jeunesse, beauté, force : les critères de l'amour physique sont exactement les mêmes que ceux du nazisme."