dimanche, décembre 25, 2005

Roi des forêts



Voilà, c'est terminé.

On a bien mangé, on a bien bu, on a regardé la nourriture sortir de la bouche de grand mère (beaucoup moins dégoutante depuis qu'on a reçu son chèque) on a parlé tsunami, politique, Voici, Alain Finkielkraut, Pascal Bruckner, Michel Houellebecq, Jean-claude Kaufmann, on a reçu des sms, on a donné et surtout on a reçu des cadeaux, on a expliqué que oui, on est célibataire comme l'an dernier et l'année d'avant, on est rentré chez soi, Noël 2005 est terminé.

La pression familiale est totalitaire.

Le terme "célibataire" nécessite une précieuse justification, quelque chose ne va pas dans cette famille, il n'est pas possible d'être seul sans expliquer, pas possible d'en baiser quelqu'unes de temps en temps sans trouver ça suffisamment fatiguant pour avoir envie d'en garder une un moment; moment qui s'appelle souvent mariage.
Alors, à Noël, entre le Sauternes et le Pauillac 96, le discours commence, le monologue prend forme. On écoute celui qui ne fait pas comme les autres, bizarrement le même qui boit beaucoup plus que ces mêmes autres.


"T'as pas envie de te trouver une petite copine?"

Tout est question d'envie: l'anormalité n'est pas donc dans un echec du rapport à l'autre, elle l'est dans l'échec ambitieux, l'homme seul n'est pas un constat ni une cause, il est une conséquence et se distingue en cela de la femme seule.
La faute est donc cérébrale plus que sociale, il y a de la tare dans le célibat masculin, sorte d'anorgasmie relationnelle qui entraine une vision négative souvent infantilisante.

"C'est plus compliqué que ça mamie"

En réalité, je me tape bien souvent des filles mignonnes élevées à coup de compliments et de survalorisation physique, dont le corps et l'apparence ont été des années durant l'unique passeport pour une vie sociale épanouie, qui ont donc dilué leur interêt propre à s'intéresser à autre chose qu'à elle même, créant ainsi une majorité de bonnasses un peu connes.

De l'autre côté, s'entassent des petites grosses qui elles, ont du développer depuis leur premier pot de Nutella familial, une certaine culture de l'autodérision et de l'humour, une exacerbation sociale et amicale notoire et un intérêt particulier pour les hauts moulants leurs poitrines qu'elles ont généralement bien grosses, le tout, pour tisser le lien social quand celui ci accessoirement leur permet tout comme les premieres d'attirer le mâle fécond.

"Mais qu'est ce qui allait pas avec cette Francesca, elle était tellement gentille ?"

Coup bas. Knock Out immédiat, je termine le Pauillac, terrassé par mamie.

Joyeux Noël à mes lecteurs.