dimanche, mai 20, 2007

Des hauts et des bas

L'endroit ou il ne fallait pas être, c'était en haut, à la campagne au dessus du lac de Paladru, lire un quotidien et un hebdomadaire, à s'emmerder sur un transat au soleil. Ensuite c'était Lyon, sur les quais de Saône, à manger du gras du Rhône dans un ptit bouchon plein de gamins qui piaillent et Anna qui ne parle pas. Je préfère encore ceux qui ont une rose à vendre parce que leurs parents ont au moins la décence de ne pas se montrer.

Partout dans les rues, ceux qui restent, ceux qui n'ont rien d'autres que les points d'eau environnants pour faire le pont. On a dit que le jour était vert, faux, les nationales sont pleines de cons qui regardent le paysage et évitent de sortir la pièce du péage. Les voitures sont françaises, vieilles et rabaissées de belles familles, de Nintendo Ds et d'une bouteille d'Evian par tête. On fait pisser le dernier sur les bornes kilométriques le temps que le moteur refroidisse.

La ville se surprend a être remplie de putes et de salopes et d'autant de "mademoiselles" parce que ceux qui les aiment comme ça n'ont pas pu partir non plus et se retrouvent en masse devant la Fnac Bellecourt, et plus généralement, à chaque coin de banc ombragé Burberry.

L'essence de la ville est ici, en débardeur à se goinfrer de glace dans une exhibition graisseuse volontaire et ceux là baiseront entre eux, encore et encore, à imaginer leurs femmes en pute d'un soir, en collègue de prolétariat talonnée secouant de gros seins laiteux amidonés de crème Nivéa familiale. Je suis fade et perdu dans ce bric à brac à déambuler avec mon chien d'aveugle grande et mince qui tire devant les boutiques.

Moi je voulais être en bas, avec le roadster de papa à faire semblant d'imaginer d'autres possibles, aller sur la prom' et la baie jusqu'à la bouée. Rajeunir encore un peu dans le matérialisme primaire qui brille et chauffe sans jamais transpirer, jouir de la nuit comme avant, se détruire la santé au lieu du reste, tout attraper sans jamais rendre de ces instants qu'on traverse avec l'idée de les vivre.

J'ai raté mon ascension.