vendredi, août 28, 2009

Rencontre RR2




Elle est arrivée à l'heure, blanche et dorée.

Je voulais l’asseoir dans la Ball chair rouge de l'hôtel, ça lui irait bien, à contraster ainsi avec ce menu corps blond bronzé que d’autres pourraient facilement trouver intimidant à toucher comme un vieux verre en cristal, une légère robe blanche.
Elégance d’un hérisson, ou d’une petite conne.
J’ai aimé la rencontre insoupçonnée avec l’insouciance de l’imprévisible flanqué d’un regard vert lutin et d’un verre d’Ice tea. A rendre l'horizon changeant.

Dans cet hôtel trop grand, une chambre trop chère, les réunions s’enchaînent toute la semaine au rythme des mauvais déjeuners. Une Kabyle de 35 ans -aux seins énormes et dangereusement bas, lourds, soudoyant le moindre regard, tombants mais gros, vraiment énormes comme vus une fois ou deux ces dernières années- me tient compagnie le long des couloirs à café. Elle m'apprécie manifestement, ne dissimule rien. Je me gargarise de ses compliments en bouffant les macarons trop fourrés du Marriott.

Quand la trentenaire désespérée pense avoir trouvé l’homme, elle devient sa pire ennemie, étalant façon brocante une liste de vieux atouts brillants englués dans l’ombre du mâle.
Celle-là attendra Saint Germain des Près, Jeudi soir pour me reprocher « mon attitude de célibataire », exaspérée par les mecs comme moi, trompée sur la marchandise, perte de temps dans ce temple de la rencontre version séminaire.
Petite conne, mais une vraie.

Nous sommes 500 et un peu plus. 19 étages grouillants où le temps passe généralement devant des portes d’ascenceurs.
Elle ne me regarde pas de longues secondes.