lundi, août 17, 2009

Cassata Siciliana

Je ne me souviens plus avoir à ce point bronzé ces dix dernières années.

Le premier jour des vacances, presque caché dans la voiture garée en bas, je téléphonais à cette ancienne bloggeuse dont je ne connais rien qu'une voix agréable et un passé sulfureux.

J'ai 17 ans. A imaginer ses yeux bleus, son corps pour moi, ses cheveux longs, ses possibilités comme vautré dans un cinéma, une distraction à la séance ponctuellement agréable et légère. Quelque chose de suffisamment excitant et interdit pour détourner du quotidien mais surtout assez raisonnable pour ne pas le bouleverser. J'ai 32 ans.

Je ne me suis pas masturbé pendant 15 jours. La vallée des Temples, Taormina, Palerme, Cefalù, Agrigente... La Sicile est sale, sèche et bruyante. Il faut la vivre pour son passé, sans doute comme moi.

A 170 km/h au pied de l'Etna avec la Fiat Grande Punto de Hertz à la limite de la dislocation, on est pas le roi du monde ; la Sicile en voiture, c'est juste un gros manège égoïste où on aime à penser qu'on a plusieurs vies.

15 jours sans se branler, c'est un peu comme si j'avais posé mes fesses sur une chaise roulante pour déconner.

Le courrier forme un infecte tas sur la table de la cuisine, le frigo vide, je fais quelques va-et-vient à la campagne avant la reprise officielle de Lundi prochain.
La ville dégorge de l'odeur méphitique des banlieusards coincés dans leurs jardins mitoyens à chercher l'ombre près de la haie de thuyas vert orange.
J'ai envie de partir loin, seul, avec les poches pleines de billets.