dimanche, mars 18, 2007

Big fish


J'ai acheté un pain au chocolat à 3h50. Remplir à nouveau l'estomac après l'avoir vidé de son contenu contre un arbre, presque en silence, au jardin de ville.
La soirée a pourtant été médiocre et les filles disponibles plutot rondes ou simplement grosses, et malgré cela, étrangement distantes.

Ce dimanche après une séance de cinéma semblait calme et puis :
Elle m'a dit "tu te souviens de notre premier baiser", "et ce que tu m'as dit", "ce premier diner", "la première fois que j'ai touché ta bite", "et ce que tu fais", "et quand on s'est reveillé ce jour là", "et quand j'ai, toi tu as, et quand on, alors nous sommes". Tous ses souvenirs limpides. Toute cette présence.

Je ne voulais pas, bien sur, mentir à ce moment là. Je voulais presque partager, et puis j'ai compris. Je suis le poisson rouge delavé qui tourne dans le bac verdâtre d'un banlieusard avec jardin.

Non, je me souviens pas. J'ai oublié, il ne me reste déjà plus rien, comme si tout s'efface au fur et à mesure, et pire, que plus rien ne se grave.
Je suis trop plein, des premières fois des autres, trop de rendez-vous, de crédulité et d'anciennes croyances.

Ne jamais avoir préféré l'illusion au desespoir, être partout à la fois, mon meilleur moyen de n'être personne nulle part.