lundi, mars 31, 2008

Public invasion

Je suis épuisé mais toujours pas coupable.
Et cette petite blonde de 24 ans venue du siège jeudi soir a rendu précocément jalouse la brune glossée à frange sitôt mon genoux collé à sa chatte pour une pseudo danse. Danser ne sert pas à grand chose, c'est un simple témoignage d'absence de stratégie, une sorte de jeu brouillon de possession. Je suis entrainé au milieu de ces cons qui bougent parce que le travail en amont a été mal fait. J'ai manqué de temps et laissé la concurrence s'acharner sur la nouvelle venue.

Les salives de la brune et la blonde se sont mélangées dans ma bouche onctueusement dans l'alternance de lèvres fines et charnues. J'ai vécu à nouveau cette soupe originelle de péchés et de pèches dans mon vrai monde à moi ou le prince a plusieurs princesses qui n'aiment que les monstres de l'ombre.

C'est la dernière soirée de formation. Je suis redevenu comme avant, avant le drame des week end main dans la main, des projets pour les vacances, des courses à deux à Carrefour Meylan, des diners silencieux et des repas en famille. Je ne serai jamais une famille.

dimanche, mars 23, 2008

Semaine 6

Il y avait mon doigt dans sa chatte jeudi vers 23h et trop de lumières dans la chambre.

Il y a aussi beaucoup de cheveux, épais, parfaitement noirs et touffus, distillant une odeur délicate plutôt fruitée. Dans la salle de bain, je l'étale comme un môme pressé sur la vasque en corian blanc entre un fer à lisser, une crème Sisley séro-botanique, son déo bille Narta invisible et un Parodontax flambant neuf.

Elle se colle à moi en cherchant quelques minutes précoïtales rassurantes qui doivent servir à déculpabiliser un peu et attendrir les futurs regrets. Mon statut gagne un grade.
Il y a cet ennui aussi, qu'on lisse comme on promène un majeur sur la naissance d'un cul, en attendant la découverte de la suite sans réel entrain. Une séance.

A ces prémices hélas, je me contente de sentir déjà l'inconsistance de sa poitrine à travers des dessous de facture douteuse, qui n'ont plus l'habitude de recevoir l'inconnu mais plutôt de maintenir l'habituel. Ses seins s'effacent à peine la main posée quand ses cuisses gagnent en volume insidieusement le jean Zara brut rapidement oté. Elle a 15 ans de trop. C'est la dernière fois que je tombe dans le panneau de l'artifice et de l'oeil en amande. Bien sûr que non.

Une caresse sur sa joue c'est le salut poli de petits plis de peau d'abord discrets puis rapidement hypnotisants comme un trait creusé sillonant sans fin; sous mon doigt, du collagène en souffrance pavoisant dans le fond de teint. Cette élasticité terriblement décevante à en devenir presque émotif.
J'ai fermé les yeux pour tamiser les dégats sans grande réussite. Esclave du jeunisme baignant dans l'inconsistance, je suis un pauvre type. Et je deviens muet pour éviter d'être grotesque.

Elle remet un peu de gloss et je traine entre les chambres 357 et 245 en volant quelques paillettes à son regard fatigué. Je vais avoir du mal à travailler avec elle.

dimanche, mars 16, 2008

Semaine 5 : le bon marché

2 minutes avant l'arrêt du train, la descente sur le quai et la marche jusqu'à la sortie ou l'attendait son copain, la brune à frange s'engouffre entre mes lèvres une dernière fois en attendant Lundi. La rhétorique est étrange "je n'ai jamais fait ça", "tu es le premier qui", "c'est tellement naturel", "je ne me sens même pas coupable".

Elle ouvre la bouche comme une femme qui n'embrasse plus assez, avec peur, salive et tremblements, pauvre jeune mère abandonnée dans les frémisses de l'adolescence par une fatalité relationnelle adulte ingrate. Ou alors c'est une belle salope. J'essaierai de la sodomiser dès la semaine prochaine.

La semaine a donc été relationnellement bonne. Les rumeurs d'une histoire avec cette brune me permettent désormais d'accéder aux regards de quelques blondes jusqu'alors totalement inexpressives. Dans un groupe d'une quarantaine de personnes, il ne faut jamais partir trop tôt sous peine de s'épuiser rapidement, se lancer en vain dans la mauvaise stratégie. Il faut quelques jours pour laisser s'exprimer les plus bruyants et mieux cerner les blessés.

J'ai juste essayé de me nourrir, de vampiriser la première faiblesse de passage en fusionnant sa misère à la mienne. Juste essayé de jouer, pour voir si ces mois de sagesse n'ont pas gaché un peu de ma capacité à piétiner l'avenir en souriant.

Je pourrais avoir une maitresse à l'ancienne, je pourrais même en avoir dix. Je fais juste ça pour qu'on se rappelle de moi.

lundi, mars 10, 2008

Le train dans 30mn, il ne faut pas oublier les chargeurs. La semaine de break terminée, en voilà 3 nouvelles pour achever le débat. Je bandais mou ce matin.

jeudi, mars 06, 2008

Argonaute

Si je la baise, je ne la regarderai plus. J'aurais même du mal à supporter ses quelques tics déjà repérés et qui pour le moment n'entrent que dans la composition du désir envahissant mes journées et nos têtes à têtes.

Je fais parti de ceux qui ne seront jamais heureux, et même si ma vie a été sexuellement plus riche que la plupart des votres, j'ai toutes les raisons de me plaindre.

C'est le problème de ceux qui n'ont pas de rêve, cette incapacité fantastique à ne jamais se sentir arrivé. Ni enfant, ni mariage, ni toison d'or. Le chemin n'est plus qu'une sorte d'itinéraire obsessionnel jalonné de culs et de chattes dont les souvenirs s'égrènent, toujours, à chaque premier jour. J'ai très envie de cette fille. J'en ai plus envie que les autres.

mardi, mars 04, 2008

Durée déterminée

Elle est encore là en face de moi pour une fin de journée dans un coin lounge tamisé. Je l'y ai emmenée en pretextant un échange de dossiers, alors elle ira chercher sa fille après et accueillir son conjoint qui rentre de convention, plus tard.

Elle est d'ailleurs venue sans sourciller, prête à minauder en roulant des yeux et regarder en coin de manière grossière : parfaite pour quelqu'un comme moi. Je n'aime que moyennement les attitudes trop fines particulièrement laborieuses à décrypter tant le petit jeu prête à confusion, et qui finalement n'entrainent qu'une hésitation voire une indécision dramatiques.

Je ne sais pas pourquoi une simple frange brune me fait autant d'effet. Cette fille n'a même pas de seins. Il y a sa bouche évidemment, cette lèvre inférieure arrogante et pulpeuse qui me démange atrocement et toute une foultitude de détails pernicieux qui parlent à mes profondeurs comme ils sussurent les mots justes à mes bas instincts. Je dois travailler avec elle. Je ne dois pas essayer de la baiser.

Après tout, elle n'est qu'en CDD.

lundi, mars 03, 2008

Premier jour à deux

Le temps m'étonne comme il m'inquiète, Anna est dans ma vie depuis déjà 2 ans, et elle ne s'est toujours pas occidentalisée. Il y a donc un gâteau poire-chocolat quand je rentre et l'appartement semble propre, mes affaires sont rangées, le courrier est trié, il y a un post-it de lycéenne sur mon pc et rien de périmé dans le frigo.

Alors j'ai passé l'après midi avec ma nouvelle collaboratrice, la brune à frange, juste pour manger ses mots et la regarder remuer une rondelle de citron dans son Perrier. Je n'écoute pourtant grand chose, je ne réponds rien, je suis une voie afférente qui engrange de l'info de brune, de l'oeil noisette, des mains soignées, j'adore sa voix aussi. Je ne comprends pas pourquoi elle a 35 ans alors qu'elle en fait 25. On était en réunion, non.

C'est le genre d'histoire vulgairement classique ou l'on s'amuse à se tourner autour pour éviter d'être immédiatement face au vide intense d'une partie de baise avant le dîner.
Pour une fois que la tentation joue à domicile, je vais en profiter pour faire l'état du terrain; avec un peu de finesse. Avec 7 ans de relation, cette brune devrait être prête.

dimanche, mars 02, 2008

Semaine 3

Cette semaine le Novotel a changé, la ville et l'accent des gens, aussi. Dans chaque rue, ça ressemble à une sortie de lycée; des filles jeunes en slim et ballerines noires, aux cheveux effilés dans le cou, avec la frange floue totalement destructurée.

Au 4ème étage de la tour, il faut choisir son repas sain-équilibré dans une valse humaine immense où sucre, sel et gras n'existent pas. Choisir une table, entre les clans d'ouvriers, manutentionnaires, opérateurs, secrétaires, informaticiens, intérimaires, stagiaires, chefs de produits, de pub, com, RP, market, réglementaire, médecins, formateurs, assistants, RH, ventes. Un restaurant d'entreprise, des gens qui toussent.

On me badge à chaque nouveau bâtiment. Il faut 3 codes pour allumer mon pc, mais j'ai pu prendre le Pack Confort sur ma BMW. Je deviens une note de frais qui dit oui, toujours oui.

Mardi vers 23h, dans la Toyota Yaris de cette fille très attendue, je prends des photos de cathédrale en regardant ses cuisses pour oublier la journée et les petits cahiers spiralés qu'on me donne par dizaine. La mini jupe en jean conserve toujours cet effet profond d'amnésiant lent et plus encore quand elle déborde de ces petits fils blancs déchirés. Un rien m'amuse et me désole, c'est le même qui m'excite ou me dégoute.

J'ai 31 ans et si je reste assis sous le plafond pluvieux de la douche italienne au moins 20mn chaque matin, c'est pour oublier que je vous croiserai aujourd'hui. Vous ou d'autre.

Après une conversation trop longue à entendre ces gens jongler sur les thèmes enfants, éducation, maternité, relation parents, après avoir essuyé les regards dubitatifs sur mon âge et mon absence totale d'excuse sur ma non paternité, j'ai sorti la photo d'Anna comme un pauvre type décidé à casser l'ambiance. C'est exactement ça.
J'ai inventé un silence malsain, chuchoteur, un courant d'air de stupéfaction molle et d'énervement édulcoré, un silence sourd et ambitieux qui fera trop de bruit une fois les chambres regagnées. C'était ma carte maitresse, la normalité, maintenant ils vont se méfier.

La semaine à Grenoble fera le plus grand bien.