dimanche, février 24, 2008

Semaine 2


C'est la deuxième semaine sous l'air ventilé sec du Novotel. On reconnait la durée des stages de formation au nombre de quintes de toux devant les dosettes à café et aux empilements de mouchoirs dans quelques poubelles de salles de plénières. Le silence me manque.
Cette semaine, une boite d'informatique parisienne fait des jeux de rôles dans l'hôtel, caméra à la main, châpeaux à fleurs, ça fait de la mélée et ça sent l'aisselle de programmeurs dans les ascenceurs. Y a des t-shirts Naruto et du sweat à capuche pour l'apéro.23h. mercredi. devant des A4 immatriculées 92. numéro de téléphone d'une de leur assistante Rh, Marie, pleine de grâce. 32 ans, 1 enfant. Juste par plaisir de l'inutile.

De 8h à 20h, les journées ne sont rythmées que par les cafés et mini madeleines-brownies-cakes encombrées de pauses toilettes. La loi des groupes divise la salle en petites grappes homogènes dont certains s'extirpent parfois honteusement pour risquer un appel.
Le mec au Zippo avec une femme de 47 ans et son accent du sud sont la clé de voûte parfaite entre deux générations de beauf à voix puissante. Elle lui frôle la bite en se gaussant, il lui claque le cul en raillant et leur monde se rassure un peu.

Les possibilités concernant la suite se sont dévoilées cette semaine. Une blonde de Cannes de 25 ans,la pute brune à frange avec conjoint et enfant de Grenoble, et une dernière recrue de Tour, parfaitement imbaisable mais qui "va changer complètement de coupe et de couleur pour la semaine prochaine".

Il faut reconnaitre que la brune à frange droite est attirante, vraiment bonne, moderne, incroyablement niaise, précieuse, très salope et ne connait que les fringues noires pour s'en tenir au resumé oral relatif de la salle de pause.
Nous partageons déjeuner, diner, soirée, hall de gare. Elle est fenêtre, je suis plutôt couloir. Elle parle peu de sa fille, oublie volontiers les anecdotes sur son couple, ne me pose aucune question sur la russe, plante son regard beaucoup plus loin que ma pupille et minaude parfois même tard le soir.

Le meilleur moment pourtant se passe jeudi à 13h15 quand je passe commande d'une voiture extérieur Sparkling Graphit metallic.

dimanche, février 17, 2008

Semaine 1

J'ai pris le train avec ce que je redoutais le plus. Un mec de banlieue lyonnaise en costume gris et chemise mauve pâle. Un mec qui parle fort, le bourru de fin d'agglomération avec les grands parents sur le tracteur "qui a pas mis les pieds chez le toubib depuis 2001". Il a dégainé son briquet Zippo sur la voie E vers 7h14 pour jouer avec le clapet frénétiquement. Les RH sont décédées.

C'est là que j'ai compris mon sort, mes journées, mes semaines avec un mec qui sortirait de n'importe où pour me filer une claque sur l'épaule ou tousser dans mon café. J'aurai rapidement un surnom aussi lourd que son énorme gourmette en argent avec prénom tourné vers l'interlocuteur.

Nous avons été rejoins vers Paris par une pute brune parfaitement frangée comme un vieux souvenir de film érotique dominical. Elle est sortie de son taxi avec de hauts talons noirs laqués pour moins de 50 euros et un trench gris Zara. Sa grosse bouche était de toute façon suffisante pour combler les fautes de goûts qui suivraient dans la semaine écoulée. Le mec au Zippo se dira célibataire à son premier contact. J'oublie donc la petite blonde qui l'emmena à la gare quelques heures avant et pire, les 7 ans qui semblaient réunir ces deux minables vies.

Sur place, perdus dans une ZI vers Paris, nous serons 10 officiels, plus 40 jeunes bâtards mal payés comme ma pute et le mec au Zippo. Ils auront des Opel astra quand je choisirai dans quelques mois, Bmw, Mercedes ou Audi. J'ai donné mon Zippo il y a longtemps.

Pour autant, je reste déçu du choix des candidates, la seule correcte à forte poitrine ayant semble-t-il, sous la pression subtile de pantalons noirs en strech, gros cul et jambes peau d'oranger.
Le stress aide pourtant le rapprochement et les fins de soirées dans quelques chambres commencent à se multiplier. Je suis épuisé avant de repartir.

dimanche, février 10, 2008

The Simple Life

J'ai pas envie de prendre ce train demain et de partir la semaine dans leur Novotel. Pourquoi j'ai démissionné. Pour baiser Anna comme si elle était parisienne. J'ai pas envie d'y aller, là bas. Sauf si c'est le Bunny Ranch. On va être combien. Y a ce type qui part avec le même train que moi à 7h14, ça veut dire qu'il rentrera avec moi vendredi. Se forcer tout ce temps.

vendredi, février 08, 2008

Last action hero

La journée va-t-elle se résumer aux heures de voitures, taxi, train. Probablement. Il est tôt.

mardi, février 05, 2008

Severance

Il ne reste plus que quelques jours et un rapide week end avant de monter en région parisienne pour de longues semaines. Je ne sais pas vraiment ce qui m'attend, j'ai juste le nom de l'hôtel, des spécialités étudiées, l'heure d'arrivée du lundi et celle du départ vendredi.

Nous serons peu ou très nombreux à vivre de la téléréalité sans caméra. Ce genre d'ambiance de groupe formé d'inconnus en période d'essai, en formation de longues heures en salle de réunion devant des paperboards et rétroprojecteurs à se gaver de l'esprit de la nouvelle maison avec le pire des larges sourires existants, celui qui se fige.

C'est le genre d'endroit ou l'on se sent obligé de baiser pour avoir quelque chose à raconter en rentrant, ou les rumeurs courent pour tromper le stress et ou les plus fragiles craquent généralement après deux semaines en servant de soupapes aux restants.

Je recense les hypothèses sous ce début de stress qu'avec les années, je n'arrive décidément pas à atténuer. Ma dernière formation à mon embauche il y a 3 ans, m'a pourtant permis de faire de belles rencontres nocturnes, les mecs sur place n'étant pas terribles ou simplement fidèles.
La qualité des deux mois à venir ne dépendra pas de moi, mais bien des femmes embauchées au même moment.

Petit monde

Vendredi, il faut rendre à Paris les avantages, voiture, ordinateur, imprimante, téléphone, carte de crédit et divers gadgets. Je vais prendre un gros chèque et rentrer en train.

Un neveu par alliance du gérant aux cheveux huileux du petit Casino en bas de chez moi travaille dans ma future entreprise. J'arrête immédiatement d'y acheter du whisky-rhum-vodka par 20cl.

dimanche, février 03, 2008

Passer le temps

J'ai revu ces trois filles dont la petite rousse. Elle portait un top rose fuchia décolleté rond Les 3 Suisses qu'on offrait pour l'achat de deux hauts de même couleur en version dos nu et caraco en Septembre dernier. Je ne pensais pas que cette fille oserait nous faire profiter de son code chouchou un vendredi soir.

Le clan féminin commence rapidement à me poser des questions sur mon statut, souhaite comprendre pourquoi je sors seul, ou est ma copine "la russe", me questionne avec cet air inquisiteur typique de la femme méfiante qui cherche à tâton ses répères sociaux favoris. Toujours les mêmes questions pour lesquelles je sens que mes réponses ne sont pas assez élaborées et m'enfoncent dans l'attitude niaise et culpabilisante de l'élan amoral réactionnaire. Je devrais être accompagné ou avoir la politesse de sortir en ayant préparé la rhétorique adaptée. Je suis toujours mal à l'aise à l'idée de répondre "pour baiser une fille comme toi".

La petite rousse a un potentiel acceptable mais surévalue grossièrement son charme et la qualité de son grain de peau irlandais.Elle me distraie agréablement, souriante; nous n'échangeons que sur le moment présent et sur ce qui est géographiquement à porté de vue; idéal dans ce genre d'instant ou l'intérêt n'a plus d'évidence que dans le non verbal.

J'ai pensé à ma bite dans sa chatte, que j'ai imaginé étroite et bruyante. J'ai bu un autre whisky, puis pensé à cet appel d'air qui comble l'inconsistance vaginale au profit d'une fumeuse ambition dominante, l'être plein et entier.
Il y a toujours une once d'excitation supplémentaire à l'idée de baiser un petit modèle puisqu'il aide à la relation à la bite en semblant augmenter considérablement sa largeur et sa taille. Est donc atteignable cette idée de combler totalement la solitude physique de ce trou. Son copain est arrivé tard, je partais.