samedi, avril 29, 2006

MMORPG


Jeudi, Vendredi, Samedi.

Je suis dans un mmorpg, accessible, persistant, simultané, parfois complètement dépassé par l'orgie de possibilités, presque malade, et des culs comme on tousse.
L' impossibilité de penser à autre chose que qui quand ou.
Jamais le temps n'a été aussi soudain, aussi physique.
Une utilité étrange, des scènes qui se rejouent, changeant juste une couleur de cheveux.
Une queue comme un bâton de sourcier déambule dans un chaos électrique, des cellules et du derme, magnétisés, possédés par l'emprise du pouvoir.
Une chatte, un endroit comme ailleurs.

Claire a quitté son copain, Anna a quitté l'adolescence.

Quand j'étais enfant, pendant les grandes vacances, mon grand père me racontait l'histoire de la chèvre de Monsieur Seguin, en écoutant à la radio l'arrivée du Tour de France, avec Bernard Hinault. Il faisait chaud.
Je pourrais raconter, pendant des grandes vacances, comment avant mes 30 ans, j'ai défloré, le nez bourré de poudre, une soviétique de 18 ans, sur un lit embué par les culs passés, comme on dessine un morpion dans le miroir de la salle de bain. Du "mone chairi" a en perdre la tête.
Elle s'était rasée, petite biquette entrée toute seule dans l'enclos...


Consommer de l'histoire comme on mange des chips.
Quand la culpabilité se transforme en une onde improbable, quand la satiété n'existe plus, quand la nouveauté vieillit prématurément, le monde devient hotline gratuite, désabusée et pernicieuse.
Le contact est permanent, une main là qui tient ma bite, cherchant une source. Ne pas savoir de quoi. Ne pas comprendre. La vie comme un choc tactile, comme un malaise vagal. Un mmofps.

mercredi, avril 26, 2006

That's all folks

Presser Backspace, Delete, n'importe quoi mais vite.
Vite pour oublier l'existence de cette fille, une erreur de parcours.

Je ne sais plus si la douleur d'un couteau enfoncé lentement entre mes côtes s'est faite au moment ou elle parlait de son départ fin mai pour 7 mois à Tahiti, ou si c'était pour y rejoindre son copain de 42 ans.
C'était avant de déjeuner, encore dans la voiture, le moment idéal pour comprendre que le repas serait long, unilatéral et parfaitement fade. Du Tricatel.
Un début, un fougueux début d'histoire d'amour, voilà avec quoi j'ai mangé. C'était la sienne.
80 euros. 10 heures de Smic.
Le reste est d'un classique affligeant, se revoir bien sur, échanger, papoter, faire des soirées, pire "se faire une bouffe", l'an prochain elle sera de retour dans l'île au soleil. Pire encore, l'an prochain j'y serai aussi. Revoir l'état de la fougue, saine porteuse de sa fin.

mardi, avril 25, 2006

Demain comme un bonbon






Entre Anna et Claire, il y a demain.
Demain, une station de ski.
Demain et deux coups de fil pour prévoir ce déjeuner, un de ma part, un de la sienne.

Qu'ils sont doux ces moments catastrophiques d'idéalisation, mélange d'espoir et d'illusion, loin de la négativité ambiante.
Quelle belle défense psychologique à la médiocrité relationnelle que cette douce projection vers un demain, somme de tous les identiques.

Imaginer, trembler des idées toutes plus farfelues les unes que les autres.

Demain, sur une île au soleil, un déjeuner comme un dernier-dernier combat, une jeune et jolie jeune femme médecin, juste pour moi.
Elle doit avoir 29 ans.
Je ne sais rien de plus que son physique et un air habilement sur d'elle.
Un naturel pour une grande, mince, brune aux yeux bleus, médecin à forte poitrine.

Mais les secrets comme les failles sont toujours présents, la conversation de demain est déjà digne d'intéret. Mettre les pieds, la queue ou tout le reste, peut etre.

Alors si demain est attendu, demain est vécu aujourd'hui, cette journée eut un gout sucré, un bonbon fondant dans la bouche comme une pute glisse dans un lit.

Alors comme une scène pornographique exprime le fantasme, une rencontre se distingue parfois par une excitation des possibles, une imploration irréelle qui le restera consumant le présent comme une pensée concrète, sur d'elle, fatale.
Ne pas fermer les yeux. La regarder en face, se faire posseder pour profiter du vrai, de l'instant de ce soir, dramatiquement simple.

Etrange capacité de titiller demain comme pour vomir l'avenir, ses frustrations, son réalisme. Trop de bonbons à sentir l'écoeurement ou pire : l'acoeurement, certainement plus juste.

La standardisation des excitations entraine certains couples dans l'échangisme, la ritualisation monogame creuse une culpabilisation de l'autre comme un silllon adultérin latent, engrangeant à chaque rencontre un flot de résignation.
Ici, une boulimie relationnelle comme on pioche des haribos. Des chattes commes des dragibus. Demain, ne pas y penser.

S'assoir sur un banc, ou courir.

dimanche, avril 23, 2006

Au vert


Prendre l'air, sans personne.
Un jardin dominical, de l'herbe, des oiseaux, ça gazouille. Il fait déjà chaud. Des insectes aussi.
Alors journée uva/uvb, le mélanocyte s'active. Ici, on pense moins aux autres, ici, on découvre à qui l'on pense, sans parasitage physique, sans sms, la solitude verte pour murir les idées.
Au loin, un tracteur tracte, des vaches broutent, c'est la campagne française avec la nationale 75 pas loin, bourrée d'Espaces et de Scénics, bourrés de mioches mp3isés: ça vomira sur le bord de la route parce que ça tourne.

Ni Anna, ni Claire, encore moins les autres. Ne pas bouger, et respirer.

Un peu trop près, un paysan s'approche, il vient tondre, il vient couper sa haie la plus proche.
Il le fait aujourd'hui parce que c'est le jour ou ceux de la ville viennent.
La ville, c'est l'ennemi ici, parcequ'on y roule pas tous en Kangoo et que les 309 n'y existent plus.
Si je fais un déjeuner, il reviendra parce que les voitures devant le portail ça énerve.
Il viendra tronçonner des choses, en taillader d'autres, matter un peu aussi, parcequ'à la ville les femmes n'ont pas les mêmes culs. 76% des femmes cadres pratiquent la fellation contre 36% des ouvrières, c'était marqué dans un Paris Match qu'il a lu en allant chez le toubib.
Intégrisme rural. Vivement le péage.

A l'aube

Fixer un point, là, sur le mur, il est 5h, l’immeuble dort.
Ne pas respirer, ne pas bouger. Tout est liquide, foie, cerveau, œsophage, cœur, tous souffrent d’une soirée d’extrêmes.
Il y avait Claire hier. En attente d’une situation, de mettre des mots sur des envies ; alors on parle avec les mains, discrètement, sous la musique et les traits. Tout est liquide et tout coule dans les gorges, les hormones neigeuses, l’alcool sans mots.
Fixer le point sur le mur, une minuterie coincée le long de l’estomac et un tic tac dans les tempes. Ne pas bouger, ne pas respirer.

vendredi, avril 21, 2006

Un budget pour deux

Peu de temps, manque de temps, la semaine est passée presque sans moi.

Je ne suis nul part ailleurs qu'avec Claire et Anna, qui s'alternent un jour sur deux.
La pate à modeler et la barre de fer. Dans tous les cas, un budget.
Parce que ça mange, ça boit, ça parle, ça se fait ramener, ça se fait inviter si facilement.
Chaque soir, je m'achète une paire d'Adidas. Chaque soir, un jeu de Gamecube. Chaque soir je paye 140 chaines numériques. Et la tendresse bordel. La dopamine, un prix en euros.

Le célibat est un cycle financier qui se vit mal sans Visa.

Ici, le pouvoir d'achat est un pouvoir de rencontre. Parier pour gagner plus, miser et continuer, insérer des coins pour augmenter les chances de réussite. Chaque fille a son niveau. Chaque niveau sa fin.
Claire et les énigmes du niveau couple en crise, ou l'on avance pas à pas, en mode furtif, à demi mots concédés. Splinter cell et une mission qui s'annule à la moindre erreur. Claire Fischer.

Anna et la nostalgie d'un space invaders, d'un bon vieux pac-man, facile, une petite gomme à avaler comme des simples mots à dire pour retourner une situation, pour la retourner tout simplement. Un huit clos aux murs propres.

Je suis dans un jeu géant, chaque prénom une partie, à chaque chatte son héro, simplement comprendre comment y entrer, un jeu livré sans notice.
Le mode d'emploi s'écoute devant un repas, un verre, un coup de fil. Toujours.
Simplicité déconcertante.
Me manger comme des granules, un placebo vivant, le nez bouché, stressée, fatiguée...

mardi, avril 18, 2006

Une blonde, une brune.

Samedi avec Claire.

Haut moulant décolleté, jean, baskets noires et petits pieds.
Lunettes Gucci dans les cheveux. Promenade découverte. On se balade n'importe ou, le but étant de se découvrir. De toute façon, il fait pas beau.
Claire est assumée, charmante, extrêmement énergique, travailleuse, ambitieuse, parfaitement autonome. Extrêment assumée surtout. Claire a un labrador de 40kg, et puis ils courent ensemble.
Pour un numéro spécial de Cosmo sur les Working girls du début XXI, Claire est une réussite, à la fois féminine et autoritaire, Claire a une paire de couilles et des seins en wonder bras.

Alors Claire fait peur aux hommes, à beaucoup du moins, cette peur d'être un de ses gods un peu plus chauds que ceux qui traînent déjà sous le lit.
Alors pour rassurer elle fait comprendre qu'elle aime bien le cul -pour l'exogène- comme un membre avec un prénom.

Pour cette génération qui se gave directement des retombées féministes vingt années auparavant, la remise en question est permanente. Ne pas être de "trop".
Trop masculine, trop possessive, trop agressive, trop indépendante.

Y mettre de la délicatesse et de la douceur, y mettre une chatte parfois, y mettre tout ce qu'il lui a souvent fallu dissimuler pour gravir les échelons de la modernité.
Et nager entre, éviter les extrêmes au nom de la vulgarité, de ringardise, de salope parce qu'il ne reste plus que ça. Claire a réussi cette mission.
On respecte, et ensuite seulement, pour les plus courageux, on baise.


Dimanche avec Anna.

Anna apprend, Anna roule des grosses pelles d'ados sans contenir sa salive, Anna masturbe mécaniquement pour voir comment ça fonctionne, une bite. Anna la met dans la bouche, ça ressemble à une pipe. Anna avale. Meetic et Picard, mes amis pour la vie.

Quelques tours à Lyon, pour être un petit couple aussi.
Et s'accrocher les bras, regarder les mêmes canards, croiser des gens commes nous, qui regardent d'autres canards.
Et puis les cacahouètes au caramel...hum, ça croque.
Et puis ces enfants qui gambadent, on leur sourit, elle me regarde, oui, elle vient d'y penser alors que je pensais déjà les voir grandir.

Mais une journée à deux, c'est pas bien sans une petite reflexion qui gâchera juste 30mn, pas plus, juste pour dire oh hé, fais gaffe ok.
Juste pour dire que ces minutes grandiront grâce à ce sentiment d'acquis, celui de l'autre.

Picard lance un Gaspacho ce mois ci. 8 minutes au micro-ondes, 15mn au frigo.

samedi, avril 15, 2006

Sans passé


Passe et trépasse, tel est l'avenir de chaque rencontre, ou presque.
Sans ce presque il n'y a rien que des moments, ces instants difformes et spongieux qu'on sert au souvenir comme un vieux poulet froid du frigo. Voilà le résultat.
Ou et avec qui ces mois d'Avril 96, 97, 99, 2003, 2004, je ne sais plus, disparus, envolés comme un repas d'il y a 15 jours. Tout est digéré dans un inconscient momifié.

Que reste-t-il de nos amours, que reste-t-il de ces beaux jours, une photo, vieille photo de ma jeunesse...
Que reste-t-il des billets doux, des mois d'avril, des rendez-vous, un souvenir qui me poursuit, sans cesse..

Jeu de mains

Les possibiliés de rencontres, les choix d'un oui, d'un nom, d'un appel, sont autant de facteurs à risques, abaissant mon seuil épileptogène. Un orage potentiel d'actions sexuelles comme une constante récurrente.
Chaque nouvelle est un futuricide.
L'instabilité d'une vitalité terrifiante. Je navigue entre les futurs possibles devant un café, un lit, un verre, un écran.

Je suis un mauvais casting, une vie-realité mouvante, une file d'attente, un jury qui crée lui même ses propres candidates.
Des femmes commes des pommes, des poires, des prunes, des anti-radicaux libres.
Des femmes comme de l'huile, des alicaments, mes oméga3 à moi, je m'en tartine la tête comme elles s'enduisent de Sisley.
Parce que c'est doux, parce que ça rend jeune mes crèmes à moi, toujours disponibles, toujours concurrentes, toujours en rayon.

Vendredi soir: Je dîne en face de Claire, nous sommes 4.

Elle est retard, poliment excusée par une veste en cuir usé asymétrique près du corps qu'elle tarde à enlever. Elle inaugure le petit haut en dessous me dit-elle, alors elle hésite, regarde à droite, à gauche. Tout et rien pour ne pas en faire trop, ou plutôt le contraire.
Evidemment qu'elle ment, évidemment qu'elle le connait son petit haut ultra décolleté, qu'il a déjà été testé avant, ailleurs, avec une ou deux copines. Elle a 28 ans. Et moi 29.

1h. Un pub transpirant.
Du monde en quantité, nous sommes nombreux, collés, largement alcoolisés.
Les mouvements de corps semblent chaotiques; il n'en est rien. Ici on se rapproche, on va lécher une oreille dans quelques minutes, un pas de plus, un verre à prendre sur le comptoir, ça frôle et ça bande doucement. Ici la vie à l'état brut.
Qui est là pour s'amuser. Qui est là pour baiser.
Devant moi qui est là. Claire, le cul de Claire, les longs cheveux blonds de Claire.

Les regards se décroisent autour de nous, ces regards qui enclenchent, qui accouchent des premières envies sous les cris lumineux d'une musique hypnotique.
Là, leur double pouvoir, leur intensité palpable et leurs frustration. Oeil pour oeil.
Un Yin contre un Yang. Une pupille qui dilate les possibilités pour s'effondrer sur elle-même, parfois. Dans les yeux, simplement.

Il suffit de quelques centimètres, ici encore, pour changer les statuts, il suffit d'un pas de ma part vers elle, vers sa fente enjeanée pour que les doutes deviennent certitudes, pour qu'une fois retournée, je ne sois plus tout à fait le même. Claire. J'avance, je la touche. Qui est là.

Son bras s'immobilise et tombe lentement le long de ses hanches. Là, plus bas, ma main et quelques doigts levés; ils sont chauds, enflammés presque humides.
Deux devient quatre puis oublient leur nombre. Là, nous communiquons. Nos extrémités se serrent comme deux corps se découvrent, une première rencontre à lieu.
Là, sa main s'accouple, pressante pour faire suinter mon cerveau, du bout des doigts.
Qui suis-je ?
Des pensées nous caressent quand ses fesses balancent leur gauche à droite.
Là, ce moment se grave dans nos moelles sans aucune immunité.

2h. Le monde se raccompagne. La revoir. Qui est là.

jeudi, avril 13, 2006

Hors piste

11h. Alpe d'huez, l'île au soleil.

11h. Devant moi, une jeune médecin de presque 30 ans.

Brune aux cheveux longs, épais, soyeux comme sortis d'une pub L'Oréal, les yeux bleus profonds délicatement maquillés, un corps impossible dans un cabinet médical, je suis en admiration, elle me parle, je bois chaque mot en plongeant dans le décolleté virtuel de son haut ultra moulant.

Je veux être malade, ausculté, mon scénario s'engage dès elle me parle, je n'écoute plus, nous sommes déjà ailleurs, loin des compresses et des ligaments explosés, loin des fractures ouvertes et des laits maternisés.
Je suis ailleurs et elle me parle de cromoglycate de sodium à 2% parce que c'est la floraison des frènes ou bien c'est moi, je ne sais plus.

Il faut une seconde fois, sortir du cabinet, parler d'autre chose, savoir, la connaitre.

Alors tant pis, elle reste encore un mois, la saison s'arrête. Un mois, voilà ce qui me reste.

Par détour et des tours, je l'invite à déjeuner.
Elle pense d'abord que je l'invite avec son confrère, que nous serons trois à parler de cromoglycate de sodium, de frènes, de malades, de réforme et de médecin traitant...

Il faut donc être très clair, et puis tant pis.

"A vrai dire, je pensais qu'on pourrait déjeuner tous les deux.."

Lourde phrase sortie comme on enfonce une luette, par contorsion de sphincter, je m'étouffe avec les temps, pensais que, conditionnel.
Elle fait "Ah ?" Elle vient de comprendre, plus rien n'est professionnel.
En une phrase nous sortons du contexte, nos nous changent, je viens de tuer elle et moi devant un bureau. Là, c'est elle et moi dans un possible ailleurs.

Je passe en une seconde du statut d'inconnu plutôt sympa au mec qui veut la revoir, qui s'intéresse, qui se jette à l'eau, là comme ça, entre deux consultations, un mec qui veut potentiellement son cul ou autre chose. Les sourires sont figés de questions.

Elle, passe en une seconde de la praticienne à la conquête, d'un regard neutre à l'envie.
Son statut s'érotise avec quelques mots assemblés, les miens. L'air a changé, il se charge de surprise et de gène, de non dits et de pensées fulgurantes. Elle me regarde.

"Ben c'est vraiment très gentil." Elle sourit. Et celui là marque ma fin, parcequ'il me la faut, je n'y peux plus rien, cruelle beauté improbable.

Moi : "Pourquoi pas la semaine prochaine ?"
Elle : "Pourquoi pas..."

Aparté, moi : Arreter avec la négation, c'est suicidaire.

Je l'appelle mardi.

mardi, avril 11, 2006

CPE

Combien de jours avec, combien de jours sans.
Elle est là, me regarde, je suis presque là aussi.

Parfois elle parle, se confie, m'offre des bouts de coeur un genou au sol.
Ces phrases, ces mots entendus, mâchés par d'autres, elle les susure avec la certitude ordinaire d'une première fois. Ses yeux cillent et fondent dans un cirque improbable devant un clown triste qui écoute, entend, mais le rideau reste fermé. On est complet ici.

Elle débute sa vie sexuelle, palpe, tâte, suce, respire, apprend, comprend, grave.
Très grâve.
Elle fait du ménage, range, installe sa brosse à dents, quelques petits hauts colorés.
Elle achète de la levure, la pose dans mon placard. Elle pense à notre placard.
Quand je ne rappelle pas elle laisse un, puis un autre sms, un message, puis encore un, et me demande ou j'étais. Elle s'inquiète. Tout finira dans un soupçon.

La nouveauté est unilatérale, je ne peux plus partager.
J'aimerais pourtant. Comme un brownies de Lu, mais sans noisettes.
Elle jurerait fidélité et amour éternel avec une certitude biblique.
Je cherche sa violence mais ne vois rien qu'un cul parfait, aguichant, incroyablement ferme.
Lisse comme elle.
Il est des heures ou l'on se contente de réciter ses leçons; ensuite seulement on les comprend.

dimanche, avril 09, 2006

Rocky 4

Ce qui doit arriver, arrive, la tentation est partout dans les pores, comme des spores. Elle s'appelle Claire, 28 ans, belle blonde aux cheveux raides, méchée, tenue sobrement noire, grande, mince, agréable au son comme à l'oeil.
L'opposition des styles est un contraste d'extrêmes rares.
A ma droite, une gamine russe typée mannequin, souriante, fraîche, tombée d'une rose dans mon jardin, prête à assouvir désirs physiques et alimentaires avec un naturel terrorisant. Envie d'apprendre sans comprendre. Une fable sans moralité. Anna, son vagin comme du Prozac.

A ma gauche, une fille en couple qui doute, une qui a roulé, qui connait ses atouts, ses névroses, qui assomme d'un regard brun les idées d'un coup d'un soir, une qui se mérite au labeur, à l'expérience, qui demande concentration sans tâtonnements, admiration et déjà compromis.
Une qui travaille, qui paye, qui classe ses factures, qui joue des coudes, qui écrase les utopies comme elle doit sucer en profondeur. C'est bien, non ?

Apparente simplicité, cruelle complexité. Yvan Drago, Rocky Balboa. Et moi. Bigamie ?

La recherche de la connaissance de soi et des questions en vrac.
Pourquoi cette attirance, pourquoi rechercher celle-ci, puis celle là, pourquoi vouloir les deux, quid du regard des autres quand déjà un nouveau barmaid me dit "c'était la même hier soir ?"
Pourquoi organiser ce match, ce combat de différences.
Baiser n'est plus suffisant. La possession n'excite plus quand elle est fulgurante.
Le chaînon manquant. Quel prénom.

samedi, avril 08, 2006

Nini

L'intensité se révèle parfois dans la perte de repères.
Quand les sensations se mélangent, se dispersent, quand les codes disparaissent et qu'une construction impalpable s'érige comme une image floue, vaporeuse.
Ne plus voir, discerner, ne plus toucher, frôler, de plus sentir, mélanger, ne plus entendre, vaciller.
Hier j'ai offert une Game Boy et son premier Tetris humain à Anna, un passage indéfinissable vers une douleur rassurante, celle d'une plongée dans cet inconnu barbare tant redouté.
Un petit drapeau blanc flotte au bout de ma queue. Quelques miettes enneigées sous mon nez.
Ni complètement pareil, ni complètement différent. je suis un ni-ni. Quel con.

jeudi, avril 06, 2006

Réunion


Stabilité alimentaire.
Utilité d'un couple, du moins au début.Mais moi je fais des pauses, pour pas trop gacher.
Mc Do, Pizza Hut, sandwiches divers, Coca, non, ne pas doser les triglycérides en ce moment, non. Surmenage rime avec désalimentation totale.

2 jours à Lyon en début de semaine, des réunions pour en prévoir d'autres, entourés de pétasses entre deux âges, même pas si belles, même pas si minces.
Alors on travaille, on brainstorme, on paperboarde, on rétroprojecte, on blocnote, on pique des stylos gratuits, on siffle la Badoit et l'Evian, on se gave de petits bonbons Park&Suite parce qu'on est à côté de la Part-Dieu.

Au déjeuner on choisit sa place pour avoir une promotion et on meurt de rire aux bonnes blagues, on boit que si l'autre boit, celui qui fait les bonnes blagues.
A ma droite ça sort des seins, ça croise et décroise de la jambe mini jupée, de la pro de la com, si ça pouvait ça sucerait là devant tout le monde.
Alors ça prend pas de dessert, ça ferait mauvais genre.
Ici on se méfie de tout le monde, surtout de celui qui ne fume pas, anormal, ne pas être stressé, c'est signe de laisser-aller, de relachement, alors on nage dans les nuages, les cendres s'entassent près des tasses, partout, comme chez Renault Minute.

On se méfie du téléphone, on oublie les conjoints, les enfants, les autres, ça fait pas motivé, ça fait celui qui à la tête ailleurs, ailleurs que dans la famille qu'on est tous, celle qui paye, qui surveille, qui augmente, qui roule en Audi avec une carte Total. On passe tout en frais, sauf les putes, faut aller les chercher nous mêmes, en attendant une promotion.
Moi j'aime plus les putes depuis que je sais que je peux coucher avec.

mercredi, avril 05, 2006

L'âme du porno

Parcequ'aujourd'hui, la vie ne s'arrête pas à une journée qui découle d'une autre, que plus rien ne coule sans analyse, parcequ'un simple bon moment a ses propres questions.
Est ce que je suis vraiment bien ? Est ce que je ne pourrais pas être mieux ?

Le quotidien s'analyse dans un présent ayant pour échelle un conditionnel permanent.
Le doute règne.
Le droit au doute est contemporain, omniprésent, poussé par un capitalisme générationnel dans lequel le contentent est l'ennemi de la consommation, valorisé par une presse souvent féminine, un bras droit libéral sexué toujours plus imaginatif.

Retourner le monde à soi est le meilleur moyen de constater ses besoins et d'en créer de nouveaux, un catalogue de jouet pour Noël, un catalogue de possibilités nouvelles.
Après les sempiternels kilos printaniers à perdre, le vieux Passeport classe de 5ème devient Cosmo ou Elle format poche, et avoir ainsi sur soi, toujours, les raccourcis vers une identité virtuelle si tentante.

Chez l'homme, c'est l'industrie pornographique qui retranscrit depuis 50 ans, les vicissitudes de ses rapports avec les femmes.
Les scénarii partant à l'époque d'un érotisme grégaire, aux scènes entrecoupées d'échanges verbaux ou la femme mélange les statuts d'adolescente à initier, de secrétaire ou d'infirmière, valeurs sures et rassurantes du fantasme masculin dans une société de 68, émancipation de la petite bourgeoisie, fantasme d'aristocratie ou roule lentement dans l'allée, une rutilante limousine.

Le féminisme prend un pouvoir important quelques années plus tard et le X remplace l'érotisme pour "un règne du porno virtuel et la mondialisation" E.Zemmour.

En 90, quand les inégalités hommes-femmes disparaissent dangereusement et qu'un air de matriarcat embaume la société occidentale, la pornographie devient le bastion de la résistance des queues, le monde de l'homme préservé, le X devient Hard. Le même qui éduque l'adolescence d'aujourd'hui et maintient dans un état d'excitation permanente, les gens comme moi, connectés sans lacher prise.
2000, le film amateur et le Gonzo font leurs apparitions, et la femme ne parle plus, uniquement présente pour satisfaire le besoin ultime, la supériorité psychologique et physique violente de l'homme. Elle devient garage à bites, les éjaculations faciales en groupe sont banalisées, doubles sodomie et black teams étant l'apogée d'une vengeance sociétale filmée.

Alors aujourd'hui, la chatte se rase jeune, les 25-30 ans s'acclimatent sur le tard ou nouvelles lois d'un marché dominé par une relève post adolescente sans tabous autre que ceux qu'il reste à inventer.
La référence devient l'age furtif ou tout ce qui tombe retombe pile ou il faut.

La mienne a 18 ans, est russe. Potentiel filmographique énorme.

Plus de limites, les Princes en foutent plein la gueule, en face parfois, on sourit.

"Désir et amour ne font pas bon ménage.

Ils sont antagonistes, se combattent, s'excluent souvent. Les mots nous trompent : plus on aime, plus on a du mal à faire l'amour. Plus on adule, plus on respecte, moins on bande. Stendhal a cent fois raison, ce malheur est extrêmement commun.

C'est le syndrôme trop belle pour moi. Trop admirable. Trop aimable, au sens exact du terme. Peu d'hommes le savent, moins encore l'avouent, mais tous le sentent. C'est leur angoisse fondamentale dès qu'une femme leur plait.
C'est le grand secret de la désinvolture amoureuse des garçons dont les filles se plaignent depuis la nuit des temps. De leur besoin de découper la femme en morceaux, en bout de désir et de fantasmes, les cheveux, les seins, la bouche, le cul, les hanches, les jambes, les chevilles, tout et n'importe quoi, mais surtout pas la femme entière qui vous rappelerait qu'on l'aime tant.
De la nécessité de draper ces morceaux de fantasmes de tissu (..) pour les voir sans LA voir, pour transformer les jambes dans leurs bas, la poitrine gainée dans sa guépière, comme autant de marchandises prêtes à l'achat.

Une désacralisation. Une protection. Une armure.
Une garantie du plaisir des garçons, mais aussi celui des filles. Paradoxe cruel."

E. Zemmour, Le premier sexe.

mardi, avril 04, 2006

Grosse fatigue

Trop de réunions, trop de déplacements. Besoin d'air.
"Je prends un plaisir certain dans la restructuration" dixit le nouveau N°3, transfuge de Novartis et d'Aventis. Bien.
Le silence règne, il fait 14° dans ce foutu hotel. Il parait qu'il a fait jour dehors.
Un tétra pack de lait dans le frigo, des cookies russes déséchés, quelques chips.
Home sweat home.

dimanche, avril 02, 2006

Première fois

Première fois depuis des années que je passe plus de 48h non stop avec quelqu'une.
Verdict. Forte envie de masturbation.

Le reste reste classique comme du 12 ans d'âge.
Je m'endors dans un mélange de langues froides, dans une main la petitesse d'un sein désoestrogéné, sur ma queue une autre posée, inerte.
Alors envie de dormir longtemps, tout le temps.
Du Novalac au petit déjeuner, ou pas loin. Je mange un carambar mou, sans blague.

14h. Station essence Total. Je lui offre un Kinder délice. J'attends le sourire dégoutant d'une attention simple, il arrive étripant mon dimanche comme on saigne lentement une truie.
En tête on hurle, je me hurle. Autocondamné.
Elle me fait des cookies et du mone chairi. Tristement bons.
Je suis un Howard Cunningham de 29 ans, "jh cherche toque club des léopards."
Un flipper que je tape dessus. Vite.

samedi, avril 01, 2006

Entre actes

Anna est passée par les présentations, fameux épisode qui ressemble à un début.
Des gens qui dévisagent discrètement, qui mattent aussi, des copains de copains, un petit monde étonné. Le calme et la discrétion plaisent toujours, unanimes, la politesse d'un langage qui ne comprend pas tout, répétons avec le sourire.
Maintenant elle est là, chez moi pour le week end. Elle se lève toute la nuit pour évacuer la bière, le vin, la vodka. Alors je ne dors pas.

Agir avant un drame, l'évacuer avant d'y rentrer pour de bon, de déchirer ses jambes, d'en faire une muse d'un soir, une pensée lacrymalement séminale.
Elle frotte sa main sur ma queue, on sonne 12 coups, le pièce commence.
Elle essaye comme un gamin tente la bipédie, puis retombe, se retourne, tousse, attend, écarte une jambe, puis l'autre, un frisson les lui fait refermer d'un coup.

Il y a une russe mouillée dans mon lit, comme un hamster devant une roue dans sa cage.
Y aller, ou pas.